Dit « brandy » à l’exportation, le fameux « cognac arménien » mérite bien son nom. Si vous allez à Erevan, on vous demandera à coup sûr d’en rapporter du cognac arménien. Dans l’inconscient collectif russe, le bon cognac est pratiquement synonyme d’Arménie. Pourtant, le cognac arménien existe depuis à peine plus d’un siècle, une durée courte comparée à la longue histoire du pays. La première distillerie d’Erevan a vu le jour en 1877. Dix ans plus tard, on se met à y produire du cognac selon la méthode française traditionnelle. Cette entreprise a été la première de l’Empire russe, dont faisait partie l’Arménie de l’époque, à être équipée de deux alambics de type charentais. Les responsables de la fabrication avaient été envoyés en formation en France. De nouvelles distilleries voient le jour dans la ville, qui en comptera 15 en 1914. La plus importante étant celle de la société Choustov & Fils, fournisseur officiel de la cour de Son Altesse Impériale de Russie.La notoriété des « cognacs arméniens » a déjà franchi les frontières et ils ont été plusieurs fois médaillés lors d’expositions internationales.
Reprise par le groupe Pernod Ricard en 1998, la distillerie d’Erevan produit un alcool de qualité supérieure élaboré selon les méthodes françaises. Les Français n’ont pas touché à la recette initiale, affirmant que le « cognac arménien » correspondait aux normes internationales. Ils ont aussi gardé l’appellation “ cognac arménien ” – sauf pour le marché occidental, où il est appelé brandy ainsi que les étiquettes qui ont conservé les emblèmes nationaux.
Produit selon les méthodes en vigueur en France, cet alcool a un goût différent de celui élaboré dans l’Hexagone. Les hypothèses sont nombreuses. La nature très minérale du sol, le bois des tonneaux, ainsi que le microclimat particulier de la vallée d’où provient le raisin.
Le « cognac arménien » ne peut être produit qu’en Arménie à partir de cépages locaux et même le cognac le moins coté ne saurait être vendu avant d’avoir vieilli plusieurs années.
Alcool arménien : consommer avec modération !
réf : Alexandre Iskandarian et Irina Rosenberg